Le marquage d’identification des prothèses dentaires

Les avantages du marquage d’identification des prothèses dentaires sont évidents, en particulier pour les personnes âgées séjournant en service hospitalier, ou placées en institution en raison d’une perte de leur dépendance, d’une démence ou d’une fragilité physique. La possibilité d’identifier une prothèse dentaire égarée, permet sa restitution immédiate à son porteur, l’assurant ainsi d’une « permanence prothétique » qui participe au bien-être du patient-résident par un maintien de son alimentation et de son interaction sociale.
Les prothèses dentaires sont égarées par les personnels hospitaliers, ou par le patient lui-même : Les personnes atteintes d’Alzheimer peuvent déposer des objets dans des endroits inhabituels, insolites, et ainsi les perdre car elles sont incapables de « revenir sur leurs pas » pour les retrouver.
Parfois, elles accusent les autres de leur avoir voler ces « objets perdus ». En institution, la littérature scientifique rapporte de nombreux cas où les prothèses dentaires sont « délibérément » cachées ou échangées entre résidents.

Le remplacement des prothèses dentaires égarées peut ne plus convenir à la personne fragile institutionnalisée en raison d’une incapacité physiologique d’adaptation à ces nouvelles prothèses : manque de contrôle neuromusculaire, gencives et muqueuses ne supportant pas de nouveaux points d’appui, perte de motivation (le patient réussit malgré tout à se nourrir sans dents), temps de fabrication des prothèses ( après plusieurs semaines d’empreintes et d’essayages, le patient aura sans doute oublié l’utilité de ces objets). En outre, pour ces patients fragiles, l’adaptation à de nouvelles prothèses est réduite lorsque le chirurgien-dentiste ne dispose pas des anciennes prothèses qui servent de modèles notamment pour déterminer la Dimension Verticale d’Occlusion (la hauteur de la mâchoire).

Les deux types de techniques de marquage d’identification sont le marquage de surface (gravage, laser, feutre) et les méthodes d’inclusion (plaque métallique, étiquette, puce RFID). Ces deux méthodes sont valables pour les prothèses en résine et en métal/résine, mais inadaptées pour la nouvelle génération des prothèses dentaires ultra légères en nylon (de type Valplast). De plus ces techniques doivent répondre à un minimum de critères définis par de nombreuses académies dentaires : Le marquage ne doit pas fragiliser la prothèse, il doit être résistant à l’eau et au feu, il est obligatoirement esthétique, pérenne, peu couteux et avant tout présenter une innocuité biologique.

Fsbd.org a mis au point un concept de photographie sur un support qui permettrait d’identifier une prothèse dentaire retrouvée dans une institution donnée.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, d’ici 2050 le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus devrait atteindre 2 milliards dans le monde. En Europe, 40 millions de personnes auront plus de 85 ans alors qu’aujourd’hui elles représentent 14 millions de la population. L’Europe réalise chaque année trois mois d’espérance de vie supplémentaires. Malgré la diminution du taux d’édentement dans les pays occidentaux, les prothèses dentaires, qu’elles soient partielles ou totales, en résine en métal ou en nylon, continueront à être proposées et utilisées encore de très nombreuses années ; leur identification semble donc revêtir une importance capitale pour les patients hospitalisés ou en institution.

 Dr Simon Benoliel . DDS Paris VII.

Leave a comment