La carie chez la personne âgée

Depuis les 20 dernières années, les données de l’Organisme Mondial de la Santé mettent en évidence que les personnes âgées ont un nombre moyen de « dents naturelles restantes » qui augmente. Pour certain, une prothèse dentaire partielle qui remplace « les dents manquantes », contribue au maintien d’un coefficient masticatoire élevé. Les dents restantes et surtout celles qui supportent éventuellement des crochets de prothèses dentaires partielles amplifient de manière dramatique le risque carieux déjà élevé chez la personne âgée.

Les lésions carieuses intéressant le collet et les racines dentaires constituent une pathologie spécifique du sujet âgé et leur prévalence augmente de 18 à 51% avec l’âge.

La diminution de la dextérité manuelle et la perte d’autonomie représentent des obstacles à la pratique de l’hygiène buccale, ce qui se traduit par l’accumulation de plaque bactérienne en particulier au niveau du collet dentaire. À ce stade, le chirurgien-dentiste, après détartrage peut encore restaurer la dent, le plus souvent par une obturation aux verres ionomères. La localisation de ces caries, au collet de la dent, aura souvent comme conséquences une atteinte de la chambre pulpaire (là où se trouve le nerf de la dent). Mais le processus dégénératif se déroulera le plus souvent sans « douleurs »… La « rage de dent » reste exceptionnelle chez la personne âgée atteinte de polycaries du collet ou des racines dentaires. Le stade suivant de l’évolution carieuse est la fracture de la dent  » au ras de la gencive », toujours sans douleurs ! La dévitalisation de ces dents cariées n’est pas courante en dentisterie gériatrique, on lui préférera l’extraction ou le maintien tel que, à l’état de racine (décision selon la radiographie) afin de maintenir un capital osseux et contribuer au confort d’une éventuelle prothèse dentaire amovible.

Les prothèses dentaires partielles qui tiennent en bouche grâce aux « crochets », exposent un peu plus leur porteur  au risque carieux. Les dents qui supportent les crochets vont subir une usure prématurée par effets mécaniques des crochets, avec un risque majoré de caries en raison d’une rétention de plaque dentaire.

Toutes ces lésions carieuses qui évoluent sans bruit, favorisent le développement de foyers infectieux latents qui avec les années peuvent progresser vers des pathologies plus destructrices comme des kystes péri-radiculaires qui évoluent aux dépens du tissu osseux. Ces pathologies se traduisent parfois cliniquement par l’apparition d’abcès aigus ou de cellulites de la face qui peuvent avoir des conséquences graves puisqu’ils se développent chez des personnes âgées fragiles.

 Dr Simon Benoliel . DDS Paris VII.

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